Entre « toi et moi » et « nous » : la communauté dans l'œuvre de Jorge Portilla
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Résumé
Cet article examine le concept de communauté dans Comunidad, grandeza y miseria del mexicano (Communauté, grandeur et misère du Mexicain) de Jorge Portilla, l'une des œuvres les plus significatives de la pensée existentialiste mexicaine du XXe siècle. À travers une critique phénoménologique des formes institutionnelles de la vie communautaire — telles que l'État, la citoyenneté et l'ordre juridique —, Portilla soutient que ces structures, dans le contexte mexicain, ne parviennent pas à générer un sens vécu et une reconnaissance authentique. En réponse, il propose une forme de communauté fondée sur le lien interpersonnel immédiat, le « toi et moi », comme seul espace possible d'authenticité. L'essai soutient que ce pari, bien que puissant, comporte le risque de fermer prématurément la possibilité du « nous ». À partir d'un dialogue avec Jean-Paul Sartre et Stanley Cavell, il est avancé que la communauté peut être pensée non pas comme une structure donnée ni comme une affectivité intime, mais comme un acte performatif de discours public. Enfin, il est suggéré que Portilla et le Grupo Hiperión, en réfléchissant collectivement à l'identité mexicaine, pratiquaient déjà cette forme d'affirmation communautaire : en interrogeant à haute voix ce qui leur était commun, ils donnaient forme au « nous » qu'ils recherchaient encore.
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