Saint Thomas, Leibniz et le dilemme de la création – éternité du monde

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Camilo Silva
https://orcid.org/0000-0002-6810-3802

Résumé

En tant que représentants inébranlables de la théologie chrétienne, Saint Thomas et Leibniz adhèrent, prima facie, à la thèse selon laquelle le monde est une création divine à partir de rien (creatio ex nihilo), élevant cette vérité au rang de mystère ou de miracle de la religion. Bien que Leibniz lui-même invoque l'autorité de Saint Thomas pour situer la création du monde dans le contexte de la Révélation, le statut épistémologique des preuves ou arguments sur lesquels tous deux justifient la thèse de la creatio ex nihilo diffère : tandis que l'Aquinate reconnaît que, ayant été créé à partir de rien, le monde aurait pu être éternel – avec cette position, Saint Thomas cherche à préserver intacte l'omnipotence de Dieu –, le polymathe allemand pense autrement, à savoir qu'il n'est pas rationnellement démontrable que le monde existant ou actuel ne soit pas, en effet, éternel. En fait, dans certains passages, Leibniz suggère que le monde, au lieu d'être le résultat d'une création, peut être conçu comme une émanation divine éternelle. Sur la base de divers textes des deux auteurs, notre objectif est d'esquisser une étude comparative qui examine d'abord la manière dont Leibniz, en s'appuyant sur l'autorité de Saint Thomas, conçoit la création divine du monde au sein de sa métaphysique théologique (section 1), afin d'analyser rétrospectivement, dans une seconde étape, la doctrine créationniste de Saint Thomas (section 2), pour finalement déterminer si tous deux soutiennent ou non une doctrine philosophique concordante concernant la création dans le domaine métaphysico-théologique (section 3).

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Silva, C. (2024). Saint Thomas, Leibniz et le dilemme de la création – éternité du monde. Revista De Filosofía UCSC, 23(2), 92–123. https://doi.org/10.21703/2735-6353.2024.23.2.2917
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